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Janvier 2018

Le Yarn Bombing

En ce début d'année grisâtre et froide, je vous propose de découvrir, non pas un ou une artiste comme de coutume, mais plutôt un mouvement artistique.

Le Yarn Bombing, est un mouvement associé au Street art, il est né dans les années 2005 aux États- Unis, où il a trouvé de plus en plus d’adeptes, avant de se répandre jusque dans nos rues françaises.

Mais le Yarn Bombing c'est quoi ?

 

Le Yarn Bombing, c'est l'art de rhabiller nos rues. En effet le mot "Yarn", signifie en anglais tricot, il s'agit donc d'habiller le mobilier urbain de tricots aux motifs colorés.

C'est l'Américaine Magda Sayeg, qui n'est autre que le chef de file de ce mouvement. En effet, à l'origine, la jeune américaine voulait juste rhabiller sa poignée de porte à l'aide d'un petit tricot sur mesure. Voyant les passants amusés par ce concept original, elle décida de s'attaquer ensuite à des panneaux de circulation, et même à un bus.

Tree, Magda Sayeg et le collectif Knitta please

Mais le Yarn Bombing c'est aussi un lien social.

 

Plus qu'un simple mouvement artistique, le Yarn Bombing c'est aussi et surtout un moment de partage et d'échanges.

En effet, dès l'année 2005, le travail de Magda Sayeg va se faire connaître très rapidement et de nombreuses femmes vont se regrouper autour de la jeune artiste. C'est ainsi que le Yarn Bombing va connaître un véritable essor, d'abord aux États-Unis puis en Europe. Magda Sayeg fonde ainsi le collectif : Knitta please avec lequel elle va s'attaquer aux rues américaines.

Pour concevoir des installations toujours plus folles, une seule tricoteuse ne suffirait pas. Il existe donc sur internet et les réseaux sociaux différents collectifs qui regroupent des tricoteuses selon les régions.

Les plus expérimentées peuvent ainsi apprendre aux novices différentes techniques de tricot : point mousse, point de riz, les mailles n'ont plus de secret pour nos streets-artistes.

Vient ensuite, le moment de l'assemblage, les tricoteuses se retrouvent et assemblent leurs travaux afin d'habiller, arbres, statues, bancs et autres.

En France, l'un des groupes de "serial tricoteuses" les plus connus, n'est autres que le Collectif France tricot, qui sévit dans nos rues depuis 2009.

Bus, Magda Sayeg et le collectif Knitta please

Le collectif France tricot

Des "serial tricoteuses" au Musée

 

Comme nous l'avons vu en début d'article, le Yarn Bombing appartient à la grande famille du Street art, plus encore il s'agit d'une nouvelle version du graffiti. Les artistes arpentent la ville et se servent du mobilier et des structures urbaines déjà existant pour concevoir des installations éphémères.

Les artistes offrent ainsi au plus grand nombre des œuvres d'art, qui, comme dans un musée sont là pour questionner et interroger le passant sur son environnement. Les tricoteuses sont là pour occuper l'espace de la ville, se réapproprier cet espace froid et terne auquel nous ne faisons plus attention, par habitude où simple fatigue. 

Comme bien souvent, quand un art connaît une forte popularité, le Yarn Bombing, comme son cousin le graffiti, a fini par attirer le regard des grands du monde de l'art, ainsi que les musées et les institutions. En 2009, le collectif France tricot a donc été invité à participer à la première "Nuit du Street art" organisé à Paris. Le MoMa (Museum of Modern Art) a aussi acheté différentes œuvres au collectif Knitta please afin d'enrichir sa collection.

Mais si le Yarn Bombing ,comme le graffiti, entre au musée, c'est dans la rue que sa place est la plus importante.

Knitta please

Charging Bull, Olek, Wall-street

Et dans nos Ardennes ça donne quoi, le Yarn Bombing ?

 

Et oui, le Yarn Bombing sévit aussi dans nos Ardennes. Vous en avez même sans doute déjà croisé sans même y prêter attention. C'est à Charleville-Mézières, près de la médiathèque Voyelles, que vous pourrez retrouver quelques arbres portant fièrement le petit cache-nez de laine.

Avec son travail Magda Sayeg encourage les gens simples comme vous et moi, à sortir de chez eux et à faire des choses, car selon elle, c'est avec des petites choses que nous rendons le monde plus beau et plus agréable. N'est-ce pas le cas quand nous regardons toutes ces œuvres colorées ?

Magda Sayeg

" A vos tricots !"

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